Les Jardins d'Opale
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[Histoire] Monde des Douze (Fragments retrouvés d'Acidrik Fenlapense)

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[Histoire] Monde des Douze (Fragments retrouvés d'Acidrik Fenlapense) Empty [Histoire] Monde des Douze (Fragments retrouvés d'Acidrik Fenlapense)

Message par Pwaline Lun 9 Aoû - 15:59


Fragments retrouvés I : Le Chant du monde


"Ici il n'y a rien". Pendant des lustres et des lustres, ce fut bien la seule chose à dire du recoin d'Univers dont il est question dans cet ouvrage. Mais ô vénérable lecteur, admirable lectrice, l'as-tu senti, toi aussi ? Certes oui, sinon tu ne te retrouveras pas à lire ces lignes... Intrépide lecteur, lectrice téméraire, tu le devines, tu le sais : l'Histoire est en marche ! Un Monde s'apprête à fleurir ici-même sous tes yeux ! Mais prend garde toutefois : c'est d'une naissance peu ordinaire dont il s'agit ! Et ceux qui attendent une histoire à papas, une de celles qu'on raconte le soir aux enfants sages, feraient mieux de refermer ce livre. Car ils ne trouveront ici aucune fée exauce-minute, aucune allumeuse de feux d'artifesses ni d'archer aux attributs superbement moulés dans une combinaison de cuir souple, et encore moins de preux paladins gavés de testostérone - pardonnez-moi, je m'emballe... Les pages qui suivent décrivent la genèse d'un Monde bientôt plongé dans les ténèbres absolues. Déchirés par des guerres sanglantes. Livré en pâture aux brutes ! Aux rustres ! Aux barbares ! Voici l'histoire de ce Monde qui tirait sa splendeur d'une demie douzaine d'œufs, et qui fut précipité dans le chaos à cause d'eux...

Mais, révéré lecteur, sublime lectrice, permet-moi de de me présenter : Acidrik Fenlapanse, Maître ès divination et haruspices. En clair : je lis le passé et l'avenir dans les entrailles de tout ce qui se meut à la surface de ce Monde. Je lis aussi dans la mousse de bière, pourvu qu'elle soit d'Amakna, et dans le carré de porc (mais uniquement du trois étoiles). Tu trouveras dans les pages qui suivent tout ce qu'il m'a été donné de voir sur la création du monde : tu tutoieras les dieux et déesses, une visite des champs de bataille, lecteur, lectrice, comprendras que le monde de cet extrait, de ces lignes, couvre une multitude d'histoires.



Prologue :

En guise de prologue à ce récit, sachez qu'un seul dieu ne suffit pas à créer un monde digne de ce nom. Or, le monde dont il est question ici doit beaucoup à Osamodas, un dieu taciturne, qui préfère la compagnie des bêtes à celles des autres hommes. Certains disent qu'il s'est fait une spécialité des invocations animales... Ce qui profite à ses fidèles : les disciples d'Osamodas peuvent invoquer les plus beaux spécimens de la faune d'Amakna : du tofu, ce gracile volatile au plumage jaune, au bouftou, ce gracieux herbivore au lainage blanc, en passant par le prespic, cette graisseuse bestiole dont les piqures arrachent des cris aux plus endurcis.
Lors d'une de ses promenades solitaires, le dieu Osamodas tombe nez-à-nez avec un panneau étrange. De cette trouvaille, et grâce aux dragons du dieu, un nouveau Monde nait.


"Ici, il n'y a rien". Écrits en lettres de feux sur un panneau de platine, les mots clignotent tour à tour; ils semblent flotter au milieu de nulle part. Autour du panneau gravite un astre morne et froid lancé comme tant d'autre à travers le vide sidéral. Lire ce panneau est d'ailleurs la seule chose à faire la - encore faut-il être un dieu et s'appeler Osamodas.

Foulant le vide sidéral de ses pieds divins mais néanmoins enflés par la longue marche qu'il vient d'effectuer, Osamodas admire ce vide sidéral qui l'entoure. Il est si différent des autres vides qu'il connait ! Un vide aussi pur, aussi illimité, ça ne se trouve pas tous les jours, ni dans son entourage, ni dans la tête du dieu Iop - ce trait d'humour enchante un Osamodas en pleine autosatisfaction. À ses yeux, le dieu Iop est le dieu le plus fougueux, impétueux, mais aussi le plus brutallissime de l'Univers.

Il est sur et avéré que le dieu Iop, qui jongle avec des cœurs encore palpitants au petit déjeuner, qui brise l'échine d'un dragon comme on le ferait d'une brindille, fait régulièrement grincer les dents pourtant tranchantes du dieu Osamodas (Iop a, c'est vrai, un sens de l'humour très personnel). Ils s'étaient quittés quelques fragments de poussières de millénaires auparavant sur ces mots :

"Osamodas, dis-moi... Est-il vrai que ta personne est nue sous ces oripeaux ?"

En réalité, Osamodas et ses disciples sont vêtus d'authentiques vêtements de dressage taillés dans le cuir de leurs ennemis... Et il n'y a là pas une once de matière drolatique, tout au moins au yeux du dieu. Il y avait de quoi écraser un long soupir.

C'était donc un vide sidéral de première qualité, tel qu'on en croise une fois dans son existence cosmique, qui s'étendit sous les yeux d'Osamodas. Le vide. Un panneau. Un astre qui gravitait autour du panneau dans un recoin de l'Univers qui lui était complètement inconnu. Pas étonnant ! Il lui a fallu marcher longtemps pour dissiper l'humour du dieu Iop. Comme à son habitude, il était pari seul, entouré de ses trois dragons. Mais cette fois-là, il sentait bien qu'une allégresse peu commune les accompagnait, lui et ses bêtes. Il vit là le présage d'événement qui allaient rester gravés dans les annales cosmiques. Il avait raison !

Helioboros, son dragon blanc, et Ouronigride son dragon noir, étaient tous deux d'humeur primesautières et pourfendaient l'espace à la poursuite l'un de l'autre, un spectacle somme toute assez terrifiant pour qui n'y est pas accoutumé. Spiritia, le dragon multicolore, restait penché sur son épaules, sifflant entre ses babines épaisses un air très connu chez les dragons multicolores. Si les environs n'avaient pas été aussi noirs et enténébrés, si peu propices à une partie de cache-cache entre dragons, le spectacle offert par Osamodas et ses créatures aurait presque paru guilleret.

Méditatif, Osamodas s'est penché sur le panneau et inspecte les lettres de feu d'un œil circonspect. Il attend que les bribes d'avenir se cristallisent dans le présent. La roche ronde tourne autour de lui.

Soudain, Ouronigride le noir fait claquer ses mâchoires, et une gerbe de foudre sombre se répand dans l'espace : le panache étincelant qui orne la queue d'Helioboros vient de lui échapper... Quelques filaments d'un blanc immaculé crépitent pourtant dans la gueule du dragon noir. Il glousse de rire. Son œil unique plissé par la malice, s'arrondit sous l'effet de surprise : Helioboros, furieux, tente de lui éperonner le flanc gauche ! Pour l'éviter, il fait une sorte de cabriole - il s'étonne d'ailleurs d'être capable d'un soubresaut aussi grotesque mais pourtant salvateur - puis virevolte dans un grondement. La foudre immaculée jaillie des naseaux d'Helioboros lui a chauffé les côtes : c'est dire s'il est passé près ! Alors que le dragon blanc s'apprête à le charger une nouvelle fois, Ouronigride se sauve vers Osamodas.



Le dragon noir se met à tourbillonner autour de la roche ronde qui est aux pieds de son maître, suivi de près par Helioboros.
Les deux dragons décrivent maintenant des cercles de plus en plus serrés, contractant leurs corps, l'espace, le temps. Le premier tente de semer le second. Ils filent à une vitesse vertigineuse. La roche est rouge et un sifflement assourdi s'en élève à mesure qu'elle s'échauffe. Ce n'est plus qu'un magma incandescent. La croûte en fusion est percée ; un sifflement perçant s'en élève...

À cet instant Osamodas donne une pichenette à Spiritia; le dragon multicolore comprend ; instantanément il fond sur la roche, se love autour d'elle pour la protéger. Une déflagration d'ombre et de lumière se propage dans l'Univers.

Osamodas lève un sourcil. Un nouveau monde est né. Il entend les autres dieux accourir pour voir ça... Finie la tranquillité... Il écrase un nouveau soupir.


Fragments retrouvés II : Le Choix des Dieux


Dix dieux sont réunis autour d'Osamodas. Dix Dieux connus qui ont entendu le chant du nouveau monde. Comme il est de coutume chez les dieux, chacun des dix s'apprête à lui faire un don.

Vous auriez vu les deux dragons Ouronigride et Helioboros trôner de part et d'autre du monde, tel des piliers brillants, l'un blanc et l'autre noir !
Vous auriez vu les volutes bleutées s'entortiller doucement autour de ce monde nouveau, et Spiritia l'enserrer délicatement entre ses anneaux !!!

Vous auriez vu cela... Si seulement vous étiez un dieu. Et même ! Il vous faudrait être un dieu susceptible d'approcher Osamodas : son aura est si puissante qu'elle repousse toutes les entités de faible envergure, ce qui met Osamodas à l'abri des importuns.

"Tous ces dieux mineurs qui rêvent de grimper dans l'échelle du Panthéon... Ils méritent d'être écharpés lentement à coup de bec de Tofu ! "

Cette remarque, clamée à qui voulait l'entendre, achevait de repousser les éventuels gêneurs.

Jusqu'ici, neuf dieux ont pu approcher Osamodas et ses dragons. Pour l'heure, quatre sont autour de lui : Sram, encapuchonné dans les volutes épaisses et sombres de sa cape, dont les dents seules luisent comme de pâles croissants de lune. Sadida, figé dans une posture sacrificielle ; sur son masque peint s'accrochent des lambeaux de lumière. Enutrof, dragon de flammes et d'or qui n'en finit pas de brûler, ni de fondre. Xélor enfin : sa frappe a par le passé martelé bien des crânes et sonné le glas de bien des dieux; il en sera de même à l'avenir.

Subitement, une sorte de glougloutement, mi-organique mi-métallique se fait entendre...

"Qu'est-ce que ces bruits ? Sont-ce là les oscillations de l'horloge de Xélor qui gargouille encore ? " s'exclame Iop qui venait d'arriver. Les muscles saillants, Iop jette un regard réprobateur à Xélor.

"Oxydée me semble être ta cuirasse, splendide guerrier !" réplique Xélor avec détachement, "Le métal de ton armure sera froissé, ou l'un de tes muscles peut-être ?" ajoute-t-il.

"Pile c'est Xélor, face c'est Iop !", embraye Ecaflip pour éviter que la discussion s'envenime. Le dieu chat qui règne sur le hasard et la chance, tire une pièce de sa poche en souriant sous ses moustaches.

"Il suffirait de dire à vos fidèles de vous adresser des prières plus raffinées !" s'exclame Eniripsa, déesse des soins et des remèdes. Et la déesse Féca, la protectrice, renchérit :

"Il faut surtout leur dire que 'je t'en prie, écrase cette tête de Craqueboule s'il te plait Iop' ou 'momifie moi vite s'il te plaît dieu Xélor' ne sont pas des prières inspirées par une foi authentique !"

"Suffit mes amis !" dit la déesse des archers, la belle et redoutable Crâ. "Ce monde vient de naître, il mérite toute notre attention... tout au moins une attention égale à celle que lui portent nos compagnons."

Osamodas, Sram, Sadida, Enutrof et Xelor sont tous les cinq penchés sur le monde, et leurs yeux ont la couleur de la convoitise.

"A-t-il seulement une conscience, ce monde-là ?" demande Eniripsa.

"Une conscience de nouveau né, il vient d'être créé." répond Osamodas, "J'attendais que... nous soyons tous réunis. Pas question de bâcler la tâche qui nous attend !"

Eniripsa ne s’attendait pas à ce genre de repartie. La situation lui paraît pour le moins étrange : depuis quand les dieux de Magie Noire créent-ils des mondes ? Ils sont plutôt doués pour la destruction ! Elle lança un regard appuyé à Osamodas, flanqué de Sram et de Xélor. À ce qu’elle peut en juger, Sram lui adresse un sourire amical, toutes dents dehors.

Quant à Xélor, c’est branle-bas de combat dans les bandelettes ! Il a beau cacher qu’il est une momie, il part en poussière au moindre mouvement. Pire : il en met partout ! Un vrai fléau pulvérulent, bourré à ras bord de champignons à vous coller allergie à vie (c’est en tout cas l’avis d’Eniripsa).

Osamodas reste silencieux. Il pense : « Créer des espèces diverses et variées, à ailes, à pattes, à plumes, à la va comme je te pousse… pour les voir anéanties dans un cataclysme quelques milliers d’années plus tard, le tout à cause d’une erreur d’inattention du dieu-qui-se-cure-les-dents-avec-sa-dague-pendant-le-don-des-dieux ! Tout mais pas ça !! Pas comme la dernière fois !!! Hors de question !! Cette fois-ci, ce serra Ordre et Méthode ! »

« Dieu Iop ! Ta nonchalance nous a coûté cher par le passé… La dernière fois que nous avons engendré un monde, tu l’as abandonné, laissé à la merci des aléas de l’Univers. Et une météorite s’est écrasée dessus. Rasé ! Anéanti ! As tu seulement songé aux âmes ? Tu sais comme je me soucie des âmes, n’est ce pas Iop ?! »

Iop hausse un sourcil. Qu’est ce qu’il a le vieux Osamodas ? Vu son humeur, vaut mieux pas trop la ramener… mais quand même ! Le coup de la météorite, la dernière fois, n’était pas vraiment sa faute. Et puis c’était à l’autre bout de l’Univers, un petit monde bleu de rien du tout. C’est vrai qu’il avait laissé rôtir tout un tas de créatures plus ou moins reptiliennes là-bas - de la graine de démon tout ça ! D’ailleurs, à ce qu’il en savait, le monde en question se portait beaucoup mieux sans eux. La vérité c’est qu’Osamodas est jaloux. Mais de quoi bon sang ? Cette question, Iop se la pose depuis un bon moment déjà. Il pianote le fourreau de son épée d’un air qui se veut flegmatique, signe qu’il est un tantinet agacé.

Vous auriez pu entendre tomber un silence embarrassé sur l’assemblée des dieux ! Enutrof lançait de petits ronds de flammes d’un air absent et Sadida veillait à ce qu’il y ait le plus d’espace possible entre lui et sa coiffe feuillue. Sram, lui, souriait toujours (enfin, il montrait ses dents). Xélor tentait de réprimer une quinte de toux naissante, alors qu’Eniripsa ne relâchait pas sa vigilance : pas question que les miasmes du dieu momie ne touchent ses narines.

La déesse Féca lustrait son bouclier au rythme des bzoing bzoing que faisait la déesse Crâ avec la corde de son arc. Féca était arrivée la dernière, toute ébouriffée. Ecaflip s’était imperceptiblement rapproché de Iop, et faisait rouler une pièce entre ses doigts. De là, il pourrait séparer Osamodas et Iop, si jamais…

« Voilà voilà, je suis fin prête… alors, on le forme ce cercle ? » s’exclama la déesse Féca. Le sourire aux lèvres, admirant son bouclier, elle n’avait rien suivi de ce qu’il venait de se passer.

« Approchons nous et que le cercle soit ! » dit la déesse Crâ, saisissant l’opportunité de détendre l’atmosphère… Et le cercle des dix dieux fut formé.


« Par notre présence, notre souffle et notre voix, nous donnons à ce monde le feu, la terre, l’air et l’eau. Chaque créature qui y vivra sera soumise à la loi de ces quatre éléments : pour chacune d’elles, nous déciderons de ses forces et faiblesses…

Que ceux qui servent la magie noire se rangent aux côtés d’Ouronigride le noir !
Que ceux qui servent la magie blanche se rangent aux côtés d’Helioboros le blanc !
Que Serpientia le chatoyant unisse nos vœux en une seule et même volonté !! »


Eniripsa s’avança et dit :

- Mes disciples eniripsas seront des êtres à l’intelligence vive, et la flamme du feu blanc brûlera dans leur esprit. Que des montagnes crèvent la croûte terrestre, et que leurs flancs soient baignés par la lumière et la chaleur. Les eniripsas y vivront et récolteront fleurs, plantes et roches nécessaires à leurs coctions et décoctions de soin…
- L’intelligence ?! Que les disciples de Xélor, à l’esprit aiguisé en soient également pourvus ! Qu’ils attisent le feu noir et que le feu noir les attire en retour… Je leur donne les déserts arides, ils se délecteront de la sécheresse et joueront avec le temps.
- J’en veux autant pour mes disciples Fécas, aussi intelligents que les précédents ! Ils seront protecteurs du feu blanc ; le feu blanc sera leur guide et les bêtes leur confieront leur confiance. Que des plaines ensoleillées soient créées, et qu’elles leur soient données !
- Pour deux disciples du feu blanc, deux disciples du feu noir ! Disciples osamodas, vous serez semblables à moi ! Votre intelligence sera redoutable, votre résistance stupéfiante ! Vous vivrez près des volcans et à l’intérieur des soufrières !! Vous serez respectés par les dragons, et les créatures accourront à votre appel !


Iop éclata d’un rire tonitruant, et rugit :

- Disciples de Iop, votre sang sera rouge ! Vous puiserez votre puissance dans le feu, la terre ou l’air, qu’importe, pourvu qu’ils soient blancs… Que naissent mille montagnes ! Elles résonneront de vos chants guerriers, elle vous accueilleront pour vous reposer…
- J’aime ça ! Qu’il en soit aussi pour les disciples crâ ! Ils suivront la loi de l’air, mais aussi celle de la terre et du feu blancs. Leur vue sera perçante, qu’ils vivent dans les cimes des arbres, celles des montagnes ou celles des arbres des montagnes !
- Moi Sadida, je place mes disciples sous la protection du feu noir, qu’ils le servent en retour ! Et qu’ils servent tout autant l’air noir ! Ils se nourriront d’eau et de terre, habiteront dans les forêts. Intelligents sadidas, vous fabriquerez des créatures obéissantes, loyales et meurtrières. A ce monde naissant, je lègue un florilège d’arbres, de mousses, de plantes…


Sadida, satisfait, ricana… alors Ecaflip entonna :

- Ecaflips ! Vos sorts, droits sortis de la terre blanche seront à l’égal de votre force ! Que jaillisse montagnes et forêts, qu’elles soient pour vous une demeurent, un abri et une aire de combat à la mesure de vos griffes !


Enutrof dit d’une voix rauque :

- Ils useront de magie noire… mes aventureux enutrofs… Ils auront une chance phénoménale… puisée dans les abysses et les profondeurs… et sur leur cœur je soufflerai ! Si loin qu’ils soient dans les entrailles de la terre, si loin toute vie, ils ne défailliront pas… jamais !
- Dérobeurs, détrousseurs, voleurs, chapardeurs, coupe-bourses, pilleurs et tricheurs ! Srams, mes disciples, je vous lègue agilité et force. Je vous fais rapides comme l’air noir et amants de la terre noire. Ses parures végétales vous dissimuleront, ses atours rocheux vous cacheront… vous serez invisibles aux yeux de tous… sauf aux miens !


Osamodas frappa dans ses mains :

    « - Il est temps de nommer ce monde !! » s’exclama-t-il d’un ton qui se voulait badin.
    - As-tu pensé à quelque chose ? demanda Iop.
    - Certes ! J’ai trouvé ce monde ! il se nommera 'Osamodia' !
    - Trouvé ?! Est-ce à dire que tu ne l’as pas créé ?? lança Eniripsa, interloquée.
    - Et de quel droit porterait-il ton nom ? tonna le dieu Iop.
    - Ce serait un privilège immense que t’accorder cela ! Pourquoi pas « Monde de Xélor » dans ce cas ?
    - J’y repenserai dans cent mille milliard d’années, dieu Xélor, grommela Iop.
    - Sexifocsee est un nom qui me sied assez.» dit Sram.
    - Qu’est ce que… ? s’étouffa la déesse Féca.
    - Les initiales de chacun des dix dieux réunis ici ! répondit-il fièrement.
    - Je rappelle à cette divine assemblée que nous régnons déjà sur deux autres mondes… nommés Esscofixee et Secoxisfe… répondit Enutrof.
    - Et la musique de ce nom heurte mes tympans, dieu Sram, lança la déesse Crâ.
    - Et pourquoi pas le 'Monde des Dix' ?
    - … »

Unanimes, les dieux répétèrent « Monde des Dix ». Et le monde était né. Il portait désormais un nom, était peuplé d’êtres et de créatures, et suscitait l’intérêt des dieux les plus puissants de l’Univers, ce qui augurait un destin épique, héroïque, en tout cas pas banal.


Fragments retrouvés III : Le Temps des Dragons


[A venir]
Sources : Dofus - Ankama (Bibliothèque de Pandala) Rédigé par Acidrik Fenlapense
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[Histoire] Monde des Douze (Fragments retrouvés d'Acidrik Fenlapense) Empty Re: [Histoire] Monde des Douze (Fragments retrouvés d'Acidrik Fenlapense)

Message par Pantalemon Ven 16 Nov - 9:05


Fragments retrouvés IV : Le Temps des Dofus

Sram et Enutrof s'interrogent: ces dragons forment la souche originelle de tous les dragons du Monde. Si leur descendance est prolifique, des Dofus apparaitront bientôt. Mais est-ce si sûr ? Les dieux Sram et Enutrof décident de donner un coup de pouce au destin. Et les talents du démiurge Sadida leur sont bien utiles.

« Jolie scène ! » se dit Sram. Il ramassa de la matière stellaire qu'il roula en boule pour en faire une sorte de coussin cosmique. Il s'y vautra mollement, se gratta le menton et se dit: « Si seulement je pouvait me laissait pousser la barbe, ce serait vraiment classe... », puis se mit à réfléchir aux évènements récents et à leurs conséquences sur l'Univers, ce qui promettait de prendre un certain temps.
Comme toujours lorsqu'il pensait, sa tête se mit à gratter, mais de l’intérieur. Pourtant les idées ne s'y bousculaient pas, pas plus que les traits de génie d'ailleurs - attention: Sram était un stratège redoutable... à ses heures. Mais il n'était pas présentement au mieux de sa forme. Deux possibilités alors: soit une larve noire de l'astral s'était glissé en son for intérieur, soit c'était sa conscience qui se manifestait... Une voix résonnait maintenant dans sa boite crânienne. A vrai dire, c'était à peine une voix, un murmure, ou plutôt un souffle, comme un courant d'air qui vient vous chatouiller...
- Sais-tu s'il y en a ?
- De quoi me parles-tu ?
- Ne fais pas ton innocent ! Le coeur du Monde, le gage de paix et d'harmonie, sans eux rien ne pourrait exister, ils sont au-delà des pouvoirs des dieux !
- Il y en aura ! Sur mes dagues, il y en aura...
- Tu parles tout seul Sram ? », la question avait été lancée par Enutrof, le dieu dragon au corps flamboyant. Il avait rejoint Sram, et déployait ses ailes en un demi soleil.
- Je te saurais gré de m'offrir tes lumières, Enutrof, mais je n'en ai nul besoin !
Enutrof ne prit garde à la remarque du dieu à la tête de mort:
- Ma foi, je crois savoir de quoi tu parles... Figures toi que là-bas, tout en bas, j'ai vu un dragon de feu et un dragon d'eau s'ébattre chacun dans leur élément... Je parierai qu'ils doivent être en compagnie de dragons de terre et d'air... Tu le sais comme moi: si les dragons élémentaux peuplent ce Monde, il est probable qu'il abritera bientôt des Dofus ! Ce serait souhaitable d'ailleurs. Sans Dofus, le monde sombrera dans le chaos, sans qu'aucune vie ne puisse jamais s'y développer... »
- Que veux-tu ? Nous autres dieux sommes à la merci du bon vouloir de ces dragons... sauf ton respect, Enutrof...
- Certes ! Telles sont les lois de l'Univers... Mais crois-moi, nous ne sommes pas prêts de voir nos premiers fidèles croître et se multiplier ! Encore faudrait-il que le coeur de ses dragons palpite d'un amour ardent... Et d'après ce que je sais, les dragons noirs ne sont pas connus pour leur batifolages ! Ils préfèrent s’entre-déchirer et chercher querelle au tout venant... Les dragons élémentaux ? Ils ne pensent qu'à s'amuser. Quant aux dragons blancs, je les connais... De hauts sentiments, nobles et purs, mais rien de passionnels... Ce qu'il nous faut c'est une once de sensualité, une seule larme de volupté suffirait même surement ! Sans cela, on peut attendre longtemps avant qu'un de ces dragons ne donne un Dofus !
Sram croisa ses longs doigts effilés sous son menton. Il jeta un oeil distrait au loin, du coté du dieu Sadida. Le dieu menait une sarabande, il se déhanchait, agitait, et des êtres minuscules faisait de même à ses pieds...
- En voila un que le destin du Monde n'inquiète pas !» lâcha Enutrof d'un air désabusé.
- Mais son art pourrait nous être bien utile... » dit Sram, « Suis-moi ! »

Sram et Enutrof apparurent aux cotés de Sadida. Le dieu au masque crénelé continuait de danser tout en les observant du coin de l'oeil.
- Aurais-tu un instant à nous accorder, dieu Sadida ?
- Je suis en plein rituel d'invocation ! Arrêter m'est impossible ! C'est comme si on demandait à la pluie de s'immobiliser !
- Je le fais tout le temps ! » marmonna Enutrof à l'adresse de Sram.
- Oui, mais toi tu n'es pas respectueux du cycle de la nature... » chuchota ce dernier avant de reprendre tout haut:
- Dieu Sadida, tu sais ce qu'il nous faudrait ? Que tu envoûte chacun des dragons du Monde des Dix... Un bel envoûtement dont tu as le secret, qui enchante ces tas d'écailles !
- Et pourquoi ferais-je cela ? » dit Sadida tout en dansant.
- Et bien sinon, il pourrait arriver la même chose que la dernière fois : le coup de la météorite ! Tu sais bien ce qui est arrivé à ce Monde tout bleu dont parlait Osamodas tout à l'heure ?
- Tu veux dire qu'il n'était pas protégé par des Dofus ? Et qu'il en est de même pour le Monde des Dix ? Fâcheux, très fâcheux pour nous tous... ». Cette fois-ci, Sadida stoppa sa danse.
- Mais nous pourrions aider un peu ces dragons » dit Enutrof. « Je me targue d'en connaître un bout sur la psychologie draconique : en vérité, s'ils éprouvaient le plus noble des sentiments, l'amour, il est sur qu'une flopée de Dofus serait créée ! »
Enutrof laissa à Sadida le temps de réfléchir, puis ajouta :
- Tu pourrais peut-être confectionner des poupées à leur image...
- Élaborer un envoûtement d'amour... » reprit le dieu feuillu. « Et, éventuellement, donner la vie à une créature charmeuse de dragons ? Oui, tout cela me semble possible. »
- J'aime lorsque tu parles comme ça, dieu Sadida ! » s'exclama Sram.
Des doigts habiles de Sadida naquirent des poupées qui étaient à l'image des dix dragons: trois poupées noires, trois poupées blanches et une pour chaque dragon élémental: Aerafal le dragon de l'Air, Aguabrial le dragon de l'Eau, Ignemikhal le dragon du Feu et Terrakourial, le dragon de la Terre. Les créatures de Sadida se révélèrent être de véritables armes de séduction... Il faut dire, que le dieu les avait revêtues chacune d'une peau de Kralamoure moulante, et qu'il avait prit soin aussi de leur donner des bâtons d'amour. Ces bâtons étaient bien connus sur les Kralamoures mâles qui tombaient fous d'amour dès qu'ils en sentaient les effluves. Avec un peu de chance, s'était dit Sadida, il en serait de même des dragons... Mais plus que cela, ces poupées étaient des miroirs d'amour... Lorsque le premier dragon vit la créature qui lui était destinée, il n'admira ni les nuances moirées de la peau de Kralamoure, ni le bâton. Il succomba tout simplement aux reflets de son propre cœur : c'était comme si une part de lui même se trouvait devant lui. Pour une créature aussi narcissique qu'un dragon, c'était comme vivre un rêve éveillé ! Et cet amour magique se condensa tant et si bien qu'il prit la forme d'un oeuf. Tous les dragons furent séduits : un à un, ils tombèrent fous amoureux. Ainsi, les Dofus furent engendrés...


Fragments retrouvés V : Six Dofus

Les Dofus émettent des pulsations et diffusent l'harmonie sur le Monde. Les petits dieux, dieux mineurs, minoritaires, dieux de rien, apprennent l'existence du Monde des Dix. Les démons également, tels que Rushu, l'un d'entre eux, et non des moindres.

Les dix dieux avaient suivi avec intérêt l'évolution du monde. Depuis quelques temps, des nuages dodus et rondelets dodelinent dans le ciel, les deux luminaires célestes alternent leur course lente, l'un le jour et l'autre la nuit. Le monde est couvert de montagnes, forêts, plaines, rivières, de fleuves, et de mers. Çà et là des geysers fumants crèvent la terre, et l'eau sourd des crevasses. La vie s'épanouit dans les recoins de cette terre nouvelle. L'herbe rit, bousculée par le vent chaud et humide des plaines. Les premières pousses croissent et les graines colportées aux quatre coins du monde promettent de germer de mille autres façons encore. Les Œufs des dragons battent maintenant à l'unisson, et leur aura propage l'harmonie dans le Monde.
Les trois dragons d’Osamodas en ont fait un monde influençable par la magie, blanche, ou noire. Et la multitude des petits dieux est venue aussi; les dieux sans fidèles, les dieux impubères, les dieux incultes… Celui-ci a élu domicile sur une feuille de frêne, celui-là se délasse les pieds dans une gouttelette de rosée; ils peuplent le monde de leur présence minuscule et enchanteresse.
Et les légions de démons lorgnent aussi sur ce monde qui, rumeurs ou ragots, ont été créé par la griffe d’Osamodas, un des dieux qui ressemblait à s'y méprendre à un démon ! Petits et grands, démons majeurs et démons mineurs, tous se pressent à la lisière de l’Univers. Naturellement, il leur est défendu de poser ne serait-ce qu’un seul orteil poilu au-delà de la limite connue de tous les démons. Un pacte a été scellé entre les dieux d’ici et les démons de là-bas. Ce pacte défend aux démons d’envahir l’Univers avec un grand « U »…
Il ne faut pas les plaindre, car qui connaît les démons sait qu’ils ont de bonnes raisons d’être enfermés dans un univers parallèle fait de souffre et de pierres, sans doute pavé de bonne intentions, mais très chaud, voire suffocant et assez invivable quand même.
Ils s’agglutinent donc au-delà de cette barrière invisible. Les plus bruyants sont les plus petits démons, le démon des étrons, celui du moisi, le démon du pus jaune, celui du pus vert, et celui des carcasses et des asticots, le démons du furoncle et de la verrue, bref, toute la populace démoniaque, curieuse et agitée, celle des jours de fête.

Des cris et des protestations s’élèvent dans le brouhaha. C’est Rushu, le démon le plus puissant de cette parties de l’Univers. Il fend la foule de ses congénères à grands coups de fouet. Des bouts des cornes, des touffes incandescentes, des dents et même parfois un bout d’un œil ou d’oreille volent autour de lui. Il se place au devant de tous les autres, jouant des coudes pour voir ce qui se trame du côté du monde des dieux. Il hèle les dieux:

« Mes frères! Est-ce bien un nouveau monde que vous entourez de votre attention la plus grande?
- « C’est exact! » rugit le dieu Iop. Et tu n’es pas invité à nous rejoindre Rushu! Cinq dieux de magie noire pour cinq de magie blanche, c’est la règle! C’est l’équilibre!! Et cela est rare ô combien!! »

Rushu plisse les yeux. Il passe sa langue en fusion sur ses dents aiguisées, ce qui, ailleurs que dans la bouche de Rushu, conduirait à des effets divers monstrueux et terrifiants. Un sifflement strident se fait entendre.
- « Bien, seigneur Iop… Il en sera ainsi » persifle Rushu.
« Je serai respectueux du pacte et je réponds de mes démons comme de moi-même… ». Rushu tapote la tête d’un petit démon écarlate dont l’épiderme grésille un peu plus à chaque tapotement. La déesse Féca serre imperceptiblement son bouclier contre elle.
« Et qu’en est-il des Dofus? Y a-t-il des œufs sacrés sur ce monde? » demande Rushu.
- C’est possible dit la déesse Crâ ». Elle sent son arc vibrer dans sa main, comme une invitation à ne pas trop en dire. Il ajoute, sur un ton innocent: « ce monde n’est-il pas peuplé de dragons? »
- Certes oui ! », acquiesce la déesse.
- Nous pourrons affirmer la présence des Dofus lorsqu’ils auront commencé à battre. Et pour cela, pour décompter leurs pulsations, il nous faut une horloge, une horloge divine ! » clama Iop.
- Et qui mieux que toi pourrait la fabriquer, n’est-ce pas Xélor? », dit le dieu chat Ecaflip. Xélor sourit sous ses bandelettes.


Sources : Dofus - Ankama (Bibliothèque de Pandala) Rédigé par Acidrik Fenlapense
Pantalemon
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